Manfred de Byron - une lecture dramatique

02 février Pays-Bas / Amsterdam

Publié en 1817, Manfred de Byron fut à la fois un scandale et une sensation immédiate. Dans des vers d'une poésie sublime inspirée du Faust de Goethe, Byron raconte l'histoire d'un magicien condamné qui défie l'autorité de Dieu et du diable. Avec Manfred, il crée le modèle de l'anti-héros romantique, le « héros byronien » : un personnage démoniaque, sombre et blessé, qui cause des souffrances physiques et émotionnelles à tous ceux qui l'entourent, tout en souffrant encore plus lui-même. Les pouvoirs magiques de Manfred découlent d'un terrible secret, d'une action coupable dans son passé, d'un acte trop horrible pour être nommé, et de la torture irrémédiable que son âme endure à cause de cela. Aucun être mortel ou immortel ne peut vaincre Manfred, car aucun n'est aussi coupable - ni n'a autant souffert - que lui.

Tout au long du XIXe siècle, Manfred a été joué en Grande-Bretagne et aux États-Unis sous la forme d'un one-man-show. Avec une gestuelle élaborée et une déclamation mélodieuse, un seul acteur lisait les vers de Byron, utilisant sa voix pour créer et animer tous les différents personnages. L'accompagnement musical intermittent interrompait parfois la déclamation et coïncidait parfois avec elle, créant des moments mélodramatiques d'une grande intensité en associant et en contrastant la musique et le texte. Inspirés par les récits de cette tradition perdue, les musiciens de Postscript et l'acteur historique Jedidiah Wentz ont créé une nouvelle version de chambre intime de Manfred.
La musique de scène est composée de pièces de Robert et Clara Schumann interpolées dans une version révisée et abrégée du texte anglais original de Byron. La partition contient de la musique de Manfred de Robert Schumann : Dramatisches Gedicht in drei Abtheilungen de Robert Schumann, arrangée pour trio de piano, y compris les sections les plus appréciées telles que l'Ouverture, Erscheinung eines Zauberbildes, Zwichenactmusik, Die Alpenfee, et Ansprache an Astarte. S'y ajoutent l'Abendlied de Robert Schumann, la Fantaisie en sol mineur de Fanny Hensel-Mendelssohn et les Romanzen op. 11 no. 2 et op. 22 no. 1 de Clara Schumann, ainsi que la Scène Fantastique op. 5 n° 4 de Clara Schumann. 

Notre objectif a été de mettre en valeur les scènes les plus émouvantes du poème : le public est invité à éprouver de l'empathie pour Manfred, à vivre son tourment à la mort de sa bien-aimée Astarté, son défi méprisant de l'autorité de Dieu et du diable, et sa conviction que son chagrin, son péché et sa culpabilité sont son essence même parce qu'ils lui donnent son plus grand pouvoir. À cette fin, nous n'envoyons pas Manfred au ciel dans un acte d'intervention divine de dernière minute, comme l'a fait Robert Schumann dans sa mise en musique. Au contraire, en suivant l'original de Byron, nous laissons l'auditeur décider si Manfred est descendu dans les flammes de l'enfer éternel ou s'il a finalement trouvé l'oubli qu'il recherchait.
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