Baroque de la Saint-Valentin
13 février/19h00 Finlande / Järvenpää
Le jour de la Saint-Valentin, le violoniste Peter Spišský invite FiBO à danser ! Le programme propose une collection captivante de danses venues de toute l’Europe, réunissant aussi bien des ensembles réduits que l’orchestre entier dans un tourbillon musical. Spišský, qui a travaillé pendant de nombreuses années notamment au Danemark et en Suède, a abordé dans sa thèse les gestes et la danse en lien avec les techniques d’archet au violon.
Georg Philipp Telemann (1681–1767), le musicien allemand le plus célèbre de son époque, intègre dans son ouverture-suite Les Nations des mouvements de danse typiques français et italiens, mêlés à des danses « anciennes et modernes » d’Allemagne, de Suède et du Danemark. L’auteur remarque l’intensification générale du mode de vie partout en Europe, mais conclut sa suite par un numéro final, plein d’esprit, dédié aux vieilles dames. Fairy Queen (1692), semi-opéra d’Henry Purcell (1659–1695), inspiré du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, fait danser aussi bien des fées que des moissonneurs.
Dardanus de Jean-Philippe Rameau (1683–1764) est considéré comme un des déclencheurs de la querelle des opéras entre les lullistes, défenseurs du style ancien de Jean-Baptiste Lully, et les ramistes réformateurs. Les critiques visaient l’usage excessif du surnaturel ainsi que l’hétérogénéité et le mélange des genres. Le public moderne peut simplement profiter de l’éblouissante orchestration des danses. La suite à succès Les caractères de la danse (1715) de Jean-Féry Rebel (1666–1747), élève de Lully, a été chorégraphiée par la danseuse principale de la cour, Françoise Prévost. La musique ravissante de cette suite a voyagé jusqu’à Londres, où elle a trouvé sa place sur le pupitre de Haendel.
Les pays nordiques sont représentés dans le programme par le compositeur de la cour royale suédoise Johan Helmich Roman (1694–1754) et son Golovinmusiken (1728). Ce recueil de 45 mouvements a été composé pour les festivités organisées à la résidence de l’ambassadeur russe Golovine, en l’honneur du couronnement du jeune tsar de Russie, Pierre II, alors âgé de douze ans. Avec cette musique, un compositeur original, maîtrisant les différents styles européens, entre sur la piste de danse.
